- sémite
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• 1845; de Sem, nom d'un fils de Noé♦ Se dit des différents peuples provenant d'un groupe ethnique originaire d'Asie occidentale et parlant des langues apparentées (⇒ sémitique). Les Arabes, les Éthiopiens, les Juifs sont des Sémites.♢ Cour. (mais abusif) Juif. Adj. Avoir un type sémite, israélite.sémiteadj. et n. Qui appartient à un des peuples originaires d'Asie occidentale, que la tradition fait descendre de Sem, fils de Noé, et qui parlent les langues dites sémitiques.⇒SÉMITE, subst. et adj.I. — Subst., gén. au masc. plur. Celui qui appartient au groupe ethnique et linguistique dont Sem est considéré comme l'ancêtre. Les sémites primitifs; les sémites nomades; les anciens sémites; une tribu de sémites. C'est uniquement sur des données historiques et linguistiques que se fonde Moïse pour déterminer les groupements ethniques qui descendent de Sem, de Cham et de Japhet: les Sémites, pasteurs nomades, les Chamites sédentaires et les fils de Japhet, ancêtres des races caucasiques (Hist. sc., 1957, p. 1436). Les Sémites de l'Ouest, appelés ainsi pour les distinguer de leurs congénères orientaux, Babyloniens et Assyriens, représentent (...) divers peuples ou groupes de peuples, établis au Proche Orient plusieurs millénaires avant l'ère chrétienne (Mythol. 1981).♦ Empl. adj. Les Juifs primitifs étaient un peuple sémite (HADDON, Races hum., trad. par A. Van Gennep, 1930, p. 44).— En partic., gén. avec une connotation péj. Juif. Le prix de haute tartuferie me paraît revenir sans conteste à ceux qui, dans la presse et dans la Chambre, déclament contre le péril clérical et la dictature militaire, tout en donnant libre carrière à ces puissances contre le méprisable sémite avec qui l'aryanisme aristocratique n'a rien à faire (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 261).♦ Empl. adj. Suivaient les hommes politiques dans les loges des muses gouvernementales et sémites (LORRAIN, Phocas, 1901, p. 256).II. — Adj. Qui est relatif, qui est propre aux sémites. Synon. sémitique A. Type sémite. Un des types anthropologiques décrits par les auteurs du XIXe s. Le type sémite est l'un des plus répandus (...). Les anciens Assyriens, Syriens, Phéniciens et Carthaginois et les modernes Arabes et Juifs sont rangés sous ce chef (P. TOPINARD, L'Anthropol., 1895, p. 477). Le chef des Bororo, race nomade de pasteurs, au type sémite fortement accusé, nous a accompagnés de Léré jusqu'à Biparé (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 956).— En partic. Qui est relatif, qui est propre aux Juifs. [Disraëli] pensait que des déluges de pensée ecclésiastique submergent périodiquement les esprits et que ces orages ont peu d'importance parce que les eaux, en se retirant, permettent toujours d'apercevoir la même arche, immobile au sommet du mont. Cette arche, c'est la révélation sémite et chrétienne, la Bible complétée par les Évangiles (MAUROIS, Disraëli, 1927, p. 240). Les Juifs sont désormais tolérés, non seulement parce qu'ils sont bons banquiers et bons géographes, mais parce qu'il y a entre le nouvel esprit puritain et l'esprit sémite de curieuses analogies (MORAND, Londres, 1933, p. 266).♦ Péj. Il y avait autour de la table, côté des hommes, tout autant de profils sémites qu'un soir de réception de Mme Buloz (LORRAIN, Sens. et souv., 1895, p. 30).REM. 1. Chamite ou (k)hamite,(hamite, khamite) subst., gén. au masc. plur. Celui qui appartient aux populations d'Afrique orientale, Éthiopiens, Lybiens entre autres, dont Cham est considéré comme l'ancêtre. Les pays du sud (Mésopotamie, Syrie et Arabie) avaient primitivement une population variée de dolichocéphales, les uns à peau claire comme les Méditerranéens et les Sémites, les autres à peau foncée comme les Hamites (HADDON, Races hum., trad. par A. Van Gennep, 1930, p. 162). Supra de Hist. sc. 2. Chamitique ou (k)hamitique,(hamitique, khamitique) adj. Qui est relatif, qui est propre aux Chamites. V. mélange ex. 3.Prononc. et Orth.:[semit]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1845 adj. et subst. ethnol. (BESCH.); 2. a) 1884 subst., abusivement « juif » (PÉLADAN, Vice supr., p. 104); 1893 adj. (GONCOURT, Journal, p. 396: une cervelle sémite); 1895 profil sémite (LORRAIN, loc. cit.); 1895 type sémite (P. TOPINARD, loc. cit.); b) 1938 (PIE XI, Déclaration à un groupe de pèlerins de la Radio catholique belge, 6 sept., rapportée ds La Docum. cath., t. 39, 1938, col. 1460: Il n'est pas possible aux chrétiens de participer à l'antisémitisme [...] Nous sommes spirituellement des sémites). Dér., au moyen du suff. -ite, de Sem, lat. Sem, gr.
, hébr.
(un des trois fils de Noé, avec Cham et Japhet, Gen. 5, 32; 9, 26-27; 10, 21-31; cf. chamitique et japhétique) à qui la tradition attribue l'origine des peuples sémitiques. Fréq. abs. littér.:55.
sémite [semit] n. et adj.ÉTYM. 1845, Bescherelle; de Sem, nom d'un des fils de Noé (Genèse, X, 11), qui, selon la Bible, vécut six cents ans et dont la postérité, avec celle de ses deux frères, Cham et Japhet, forma « tous les peuples de la terre ».❖1 Personne qui appartient à un groupe ethnique originaire d'Asie occidentale, dont les peuples parlèrent ou parlent des langues apparentées (sémitiques). || Les Arabes sont des Sémites. — Adj. || « Il ne faut pas parler de races sémites, mais de langues sémites » (→ Racial, cit. 1).0 Nous ne devons aux Sémites ni notre vie politique, ni notre art, ni notre poésie, ni notre philosophie, ni notre science (…) Nous leur devons la religion.Renan, Disc. au Collège de France, 21 févr. 1862, Œ. compl., t. II., p. 328.2 (Fin XIXe). Abusivt. Israélite, juif. Adj. || Avoir un type sémite, israélite. — REM. Les caractères attribués aux Sémites par Renan, et qui s'appliquaient surtout dans son esprit aux Arabes, ont été prêtés aux Juifs par les tenants de l'antisémitisme.❖DÉR. et COMP. Sémitisant, sémitisme. Antisémite, prosémite. V. Sémitique.
Encyclopédie Universelle. 2012.